La Colombie, nouvelle mer de mission

Vladimir, notre chargé de mission, était en Colombie cet été pour Coral Guardian. Il vous raconte pourquoi ce nouveau cap en Amérique du Sud.
Vladimir, pour quelles raisons es-tu parti en Colombie pour Coral Guardian ?
Pour dĂ©velopper un projet de restauration de rĂ©cifs coralliens dans les CaraĂŻbes. LâidĂ©e, câest toujours dâimpliquer les communautĂ©s locales dans la prĂ©servation durable de leur environnement. Câest aussi lâoccasion dâexpĂ©rimenter le modĂšle de Coral Guardian dans une autre rĂ©gion du monde, bien loin de lâIndonĂ©sie, avec des problĂ©matiques locales complĂštement diffĂ©rentes.
Pourquoi la Colombie ? Quels y sont les enjeux ?
La Colombie connaĂźt un renouveau politique et Ă©conomique important depuis quelques annĂ©es. Avec lâaccord de paix, le tourisme se dĂ©veloppe Ă©normĂ©ment, et une transition Ă©conomique est en cours. Cela reprĂ©sente une belle opportunitĂ© pour lâessor de l’Ă©cotourisme et la protection de lâenvironnement. De plus, la richesse des Ă©cosystĂšmes tropicaux en fait un lieu privilĂ©giĂ© pour la protection des coraux.
Enfin, il y aussi une motivation personnelle car je suis colombien et je souhaite participer Ă la prĂ©servation de lâextraordinaire biodiversitĂ© de ce pays.
Peux-tu développer plus en détail le projet ?
A Taganga, un village composĂ© Ă 20% de pĂȘcheurs, les rĂ©cifs ont Ă©tĂ© abĂźmĂ©s par des techniques de pĂȘches destructrices et un tourisme de masse. Le village est en effet situĂ© Ă cĂŽtĂ© du Parc national naturel de Tayrona, le 2Ăšme parc le plus visitĂ© de Colombie.
Une petite association, FundaciĂłn Calipso, Ćuvre Ă cet endroit depuis plus de 3 ans pour restaurer les rĂ©cifs abĂźmĂ©s. Aujourdâhui, elle a besoin dâĂȘtre accompagnĂ©e pour pĂ©renniser son modĂšle Ă©conomique ; mettre en place une restauration continue qui rĂ©gĂ©nĂšre la biodiversitĂ© et amĂ©liore les stocks de pĂȘche mais qui permet aussi la mise en place dâactivitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus pour les populations locales.
Implication de la communauté cÎtiÚre
Câest lĂ que nous intervenons avec Coral Guardian. GrĂące Ă notre savoir-faire et notre expĂ©rience du terrain en IndonĂ©sie, nous savons que pour quâun projet soit durable, il est primordial dâimpliquer lâensemble de la communautĂ© cĂŽtiĂšre. Nous invitons donc les pĂȘcheurs, les ONG, les entreprises et les universitĂ©s locales à intĂ©grer lâ« Alianza Coralina de Taganga » que nous avons montĂ© avec notre partenaire Calipso.
CrĂ©ation dâactivitĂ©s gĂ©nĂ©ratrices de revenus
Nous finançons Ă©galement une sĂ©rie dâateliers gratuits et ouverts aux locaux afin de les sensibiliser Ă la protection des rĂ©cifs coralliens. Ces ateliers sont Ă la fois thĂ©oriques et pratiques (il y a des exercices en mer). Cela permet de sĂ©lectionner des personnes motivĂ©es pour travailler sur le projet Ă long terme.
Nous mettons également en place des ateliers payants, qui permettent de récolter des fonds pour le projet et de sensibiliser les touristes.
Enfin, nous aidons lâassociation Calipso Ă rĂ©pondre Ă des dossiers de demandes de financements et leur donnons les clĂ©s organisationnelles afin quâils puissent ĂȘtre autonomes, quand nous partirons dans 2 ans.
Diversification des technologies de restauration
JusquâĂ prĂ©sent, Calipso utilise des garderies flottantes car câest une mĂ©thode plus efficace sur les coraux encroĂ»tants, lesquels colonisent en majoritĂ© le biotope de la zone.
Pour dĂ©velopper aussi les coraux branchus, qui sont plus rares sur la zone mais qui font quand mĂȘme partie des espĂšces autochtones, nous allons apporter des tables de restauration en fer, sur le modĂšle de celles utilisĂ©es en IndonĂ©sie.
OĂč en est-on concrĂštement ? Quâas-tu rĂ©alisĂ© lors de ta mission ?
Jâestime que jâai bien avancĂ©. Sur place, jâai Ă©tĂ© trĂšs bien accueilli et jâai travaillĂ© avec une Ă©quipe particuliĂšrement  motivĂ©e.
En trois semaines, nous avons signĂ© deux conventions de partenariat : une avec la reprĂ©sentation politique des communautĂ©s indigĂšnes locales et une avec lâassociation des entreprises de plongĂ©e de Santa Marta. Nous avons Ă©galement mis en place un dĂ©but de partenariat avec trois universitĂ©s afin quâelles viennent faire de la recherche sur le terrain.
Nous avons aussi rempli des demandes administratives pour obtenir trois concessions de 100mÂČ afin de pouvoir manipuler lĂ©galement les coraux et protĂ©ger les nurseries.
Enfin, 20 personnes ont assistĂ© au premier atelier de sensibilisation. Le projet a Ă©tĂ© trĂšs bien accueilli et trois dâentre eux se sont portĂ©s volontaires pour nous aider sur le long terme.Â
Que peuvent faire les lecteurs pour soutenir le projet ?
Si vous ĂȘtes en Colombie, vous pouvez vous inscrire Ă un de nos ateliers via ce lien : http://www.fundacioncalipso.org/p/participa-en.html
Sinon, vous pouvez parler du projet autour de vous, et nous soutenir financiĂšrement via la page de dons afin que lâon puisse retourner sur le terrain en 2019 et poursuivre notre mission dâautonomisation : https://www.coralguardian.org/faire-un-don/
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